Janvier
Janvier

Janvier

Janvier, c’est un des mois les plus calmes de l’année au rucher pour l’apiculteur. C’est le mois idéal pour entretenir son matériel et mettre à jour ses connaissances : l’occasion parfaite pour faire le point sur les pratiques de nettoyage-désinfection du matériel apicole.


Mens sana in corpore sano

Juvénal

Cette expression, si chère à Pierre de Coubertin, extraite de l’œuvre d’un poète de l’antiquité, Juvénal, signifie « Un esprit sain dans un corps sain ».

Il est tentant de faire le parallèle avec « L’esprit de la ruche » décrit dans l’ouvrage de Jean Meurisse et de transposer cette citation à l’apiculture :

« Une colonie saine dans une ruche saine »


Les matériels apicoles visés par ces opérations sont :

  • les outils de l’apiculteur,
  • les éléments de la ruche.

Quel que soit le domaine d’activité (domaine de la santé, milieu agro-alimentaire) l’objectif est le même : la désinfection vise à détruire ou empêcher le développement de microorganismes pathogènes sur un milieu inerte, par des moyens mécaniques, physiques ou chimiques. A différencier de la stérilisation qui vise à éliminer toute forme de vie, tout germe microbien.

La désinfection n’est efficace que sur un matériel préalablement nettoyé (gratté, brossé, lessivé, rincé)

Il est donc impératif de

  1. Gratter soigneusement les éléments (collecter et éliminer soigneusement les déchets)
  2. Lessiver et brosser dans une solution savonneuse ou type lessive Saint Marc
  3. Rincer à l’eau claire

En apiculture, le choix d’une méthode de désinfection dépend :

  • de la taille du cheptel et de la quantité de matériel à traiter,
  • de la nature du matériel à désinfecter : bois, plastique, métal,
  • des indications de la désinfection : entretien régulier ou désinfection systématique suite à maladie, mortalité, désertion.

L’arsenal des méthodes de désinfection relève de méthodes physiques ou chimiques :

Méthodes physiques

  • Chaleur sèche : passage à la flamme du matériel en bois ou en métal. Passer la flamme sur toute la surface en insistant sur les crémaillères et les angles jusqu’à l’obtention d’une teinte « pain brûlé ».  Cette méthode est accessible à tous, une lampe à souder peut faire l’affaire pour un petit rucher, un chalumeau installé sur une bouteille de butane ou propane sera nécessaire pour de plus grands volumes.
  • Cire microcristalline : immersion à chaud du matériel en bois pendant 15 minutes environ dans une cire d’origine minérale de qualité alimentaire maintenue à ébullition à une température d’environ 130 °C.

D’autres méthodes permettent d’atteindre une qualité de désinfection : rayons ionisants ou à la chaleur d’un four à pain à 130°C mais elles se révèlent difficiles à mettre en œuvre.

Méthodes chimiques

  • Eau de javel : particulièrement indiqué pour le matériel ne pouvant être passé à la flamme. Pour l’entretien régulier : trempage pendant 20 minutes dans une solution à 0,5% de chlore actif (c.a), puis rinçage. En cas de maladies dues à des agents pathogènes résistants (spores) la concentration sera 1 volume d’eau de javel 2,6% c.a. pour 1 volume d’eau froide, le temps d’action 20 minutes, puis rinçage.
  • Soude caustique : Immersion des éléments en bois (corps, hausses et cadres nus) 10 minutes dans un bain chaud d’hydroxyde de sodium NaOH ou lessive de soude à 30%. L’intérêt est qu’à chaud il va également dissoudre les éléments organiques. Nécessite un grand bac dans laquelle plonger les éléments, les cadres doivent être ficelés en paquet.

Précautions : Toujours mettre la soude dans l’eau chaude et non l’inverse. Attention c’est un décapant très corrosif.

Ne pas oublier :

  • Les gants : frotter l’extérieur des gants à l’eau savonneuse puis plonger dans une solution d’eau de javel. En dépannage sur le rucher, gel hydroalcoolique.
  • L’enfumoir : gratter l’enfumoir pour éliminer les produits de combustion et passer l’intérieur à la flamme, penser à désinfecter également le haut du soufflet.
  • Le lève-cadre : en cas de suspicion, désinfecter le lève-cadre entre chaque ruche visitée à la flamme pendant 30 secondes minimum ou dans une solution désinfectante javellisée pendant 20 minutes.
  • La brosse à abeille : Si vous avez recours à la brosse à abeilles, l’immerger dans un bain désinfectant. J’ai tendance à délaisser cet outil au bénéfice de longues herbes prélevées autour du rucher, et que je traite ensuite comme déchets.
  • La vareuse et voile : peu de risque de transmission mais j’ai pris l’habitude de la passer à la machine à laver. Une astuce que l’on m’a transmis récemment pour le voile : désinfectant pour le linge.