Mi-janvier, je fais un saut au rucher pour vérifier les conditions d’hivernage des colonies comme chaque mois.
Pendant l’hiver, les abeilles se mettent en grappe pour réguler la température au cœur de la ruche. Calme et tranquillité sont alors de mise sur le rucher.
L’objectif est donc de vérifier que rien ne dérange la quiétude de nos colonies : stabilité des ruches, pas de branches venant frapper les corps de ruche, entrées dégagées,… J’ai prévu aussi évaluer les réserves de nourriture en effectuant une pesée des ruches. A l’automne, les cadres étaient bien pourvus en nourriture mais l’arrière-saison 2021 a été bien (trop) douce (exemple 7,8°C en moyenne sur décembre 2021 vs 6,7°C en 2020) et les abeilles ont eu du mal à ralentir leur activité et donc leur consommation de miel.
Surprise en arrivant sur le rucher en début d’après-midi, ces demoiselles étaient de sortie.
Il est vrai que le soleil était au rendez-vous, qu’il n’y avait qu’une légère brise mais les températures ne dépassaient guère 8°C.
J’ai d’abord pensé qu’elles profitaient du rayon de soleil pour vider leur ampoule rectale après une longue claustration liée à la météo dégradée de ces derniers jours (La première décade de janvier 2022 était pluvieuse et peu ensoleillée (1 h d’ensoleillement/jour)).
Mais en y regardant de plus près je me suis rendue compte que certaines d’entre elles avaient les pattes arrières chargées d’un beau pollen jaune.
Un petit coup d’œil dans les haies environnantes et je constate que les noisetiers sont déjà en fleurs :
Les rameaux de noisetier affichent de longs chatons jaunes qui constituent les fleurs mâles de la plante. Les fleurs femelles, beaucoup plus discrètes, se présentent sous la forme de minuscules étoiles pourpres.
La floraison du noisetier a lieu entre le mois de janvier et le mois de mars alors que les feuilles sont encore réduites à l’état de bourgeons.
En ce début d’année 2022, la floraison est précoce.
Petite particularité botanique, les fleurs mâles s’épanouissent avant les fleurs femelles, la plante a recours à la pollinisation croisée pour fructifier. C’est le vent, et non les insectes, qui transporte le pollen pour assurer la fécondation des fleurs femelles (espèce anémophile).
Les noisetiers constituent une des premières des ressources en pollen à la sortie de l’hiver. Les abeilles viendront y butiner dès les beaux jours le précieux or poudreux pour reconstituer les réserves indispensables à la croissance des larves et donc au réveil printanier de la colonie.